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Confinement

quel traitement pour les voitures confinées ?

Réduites à l'inactivité, nos mécaniques peuvent souffrir d'une trop longue immobilisation. Pour éviter les mauvaises surprises, voici les précautions à prendre.

C'est l'un des effets inattendus du Covid-19, l'arrêt quasi complet de nos voitures. En temps ordinaire, une semaine ou dix jours sans rouler ne présentent pas d'inconvénients majeurs. Au-delà, et selon l'endroit où la voiture est garée, les stratégies pour préserver l'intégrité du véhicule changent, mais sont toujours bonnes à prendre.

La batterie, nœud du problème

Comme toujours, et en dépit des progrès de l'automobile depuis plus d'un siècle, le nœud du problème demeure l'alimentation électrique du véhicule. Un démarreur qui tousse, peinant à tourner sans parvenir à lancer la mécanique, est le signe d'une batterie presque totalement déchargée. Il n'y a pas d'autre remède que de se procurer un chargeur ou des pinces crocodiles afin de relancer le moteur. Dans le premier cas à partir d'une prise domestique, dans le second avec un autre véhicule qui a volé à votre secours, en espérant que cela soit techniquement

Le souci consiste ensuite à rouler pour que l'alternateur recharge la batterie, ce qui est une stratégie pour le moment incompatible avec les règles de confinement du Covid-19. L'obligation est faite à chacun d'entre nous de ne se déplacer qu'au strict minimum. S'il n'y a pas de rayon d'action défini comme pour le jogging (1 km), on peut néanmoins en déduire qu'en zone urbanisée le tour du quartier et de ses commerces d'alimentation sera la limite admise par les forces de police. Cela veut dire qu'en campagne on sera un peu mieux placé avec les quelques kilomètres à parcourir pour aller faire ses courses. Le temps nécessaire et utile pour mettre les fluides à température, charger la batterie et revenir avec une voiture en forme pour la prochaine rotation.

Tout cela ne vaut évidemment pas en ville, où la voiture, sauf dans les cas spécifiés dans l'attestation de déplacement dérogatoire, ne pourra pas être utilisée. Cela implique que les précautions pour une longue immobilisation demeurent recommandées. Il s'agit avant tout de préserver cette fameuse batterie au plomb, par exemple en débranchant « à l'ancienne » la cosse négative. Cela vaut surtout pour les voitures d'avant l'irruption électronique, les plus récentes bourrées de systèmes sophistiqués ne supportant pas une coupure de l'alimentation. Une meilleure solution qui vaut pour tous et, si une prise domestique se trouve à proximité, consiste à mettre la batterie sous l'assistance d'un régulateur de charge qui lui conservera sa pleine forme. Ces appareils sont disponibles au rayon auto des grandes surfaces et par correspondance.

Les pneus, tout un plat

Cela n'apparaît pas vraiment lorsque l'on roule tous les jours, mais une voiture qui ne roule pas ne fait pas tourner ses roues ! Cette lapalissade n'est pas si anodine lorsque l'on sait qu'un pneu a une mémoire de forme. En d'autres termes, lorsque la roue ne tourne pas et que le pneu supporte au même endroit le poids de la voiture, il finit par s'aplatir. Avec, comme conséquence lorsqu'on reprendra le volant, de fortes vibrations et une instabilité du véhicule.

Une sage précaution consiste au préalable à surgonfler les pneus pour compenser ce risque à au moins 3 bars. Si l'immobilisation est de plusieurs mois, il faut envisager de monter la voiture sur chandelles afin de ne pas avoir quatre pneus à changer. L'idéal consiste, tout de même, à faire un tour ou deux du quartier avant de ranger la voiture afin que les pneus se trouvent dans une autre position au retour. Si vous ne pouvez pas le faire vous-même, demandez à un voisin. Et, lorsque la situation redeviendra normale, pensez bien à rétablir les pressions préconisées en augmentant de 200 à 300 g pour ceux qui roulent beaucoup et font de l'autoroute.

Les fluides moins coulants

Une mécanique comporte beaucoup de pièces en mouvement dont le graissage et l'huile réduisent tout risque de frottement et d'échauffement. Il va de soi que faire tourner son moteur, sa boîte et le pont relève de l'idéal pour un véhicule afin d'entretenir sa forme, et cela, en roulant prudemment sans tirer à froid sur la mécanique. Les systèmes de dépollution modernes sont très sensibles à la mise à température, ce qui, en cas d'immobilisation prolongée, exige de la part du conducteur de la méthode.

Ces précautions prises, cela veut dire que ce roulage de précaution est difficilement compatible avec les règles du confinement, même si dix minutes ou un quart d'heure peuvent suffire. Un pis-aller consiste à faire tourner la voiture à l'arrêt, mais évitez de le faire dans un espace clos en raison des gaz d'échappement particulièrement nocifs au démarrage.

Le réservoir à déchets

L'un des traits majeurs de l'essence est son instabilité dans le temps. Un carburant est fait pour être consommé relativement vite, car, au-delà de quelques semaines, il se dégrade au point d'empêcher le redémarrage. Un problème bien connu des jardiniers avec leur tondeuse stockée tout l'hiver. Pour l'éviter, ils ajoutent dans le réservoir un stabilisant qui facilitera la relance de la mécanique. Demandez, dans ce cas, au concessionnaire quel produit il conseille.

Pour une voiture, il vaut mieux la stocker en cas de non-usage prolongé avec un demi-réservoir et, au redémarrage, compléter dès que possible avec un carburant frais afin de faciliter la combustion. Mais, surtout, ne stockez pas la voiture avec un réservoir presque vide, car cela pourrait bloquer le circuit d'alimentation avec les débris qui se trouvent toujours au fond d'un réservoir.

Habitacle condensé

Une voiture est, par nature, très étanche et le fait de ne pas en ouvrir les portes ou les fenêtres ou de faire fonctionner la climatisation peut entraîner de nombreux problèmes. Notamment la condensation à l'intérieur de l'habitacle, phénomène contre lequel on pourra lutter en laissant très légèrement entrouvertes (1 à 2 cm) les fenêtres. Cela implique d'avoir un stationnement sûr et à l'abri des intempéries comme de la pénétration d'insectes.

Une solution consiste dans ce cas à ajouter une housse par-dessus la carrosserie en l'arrimant avec des Sandow si la voiture se trouve à l'extérieur. C'est un pis-aller, sachant que, là aussi, avec une housse mal aérée un phénomène de condensation peut se produire entre celle-ci et la carrosserie. Il faut bien veiller, si on adopte cette solution, à couvrir la voiture lorsque celle-ci a été préalablement soigneusement lavée.

Stratégie au parking

Le lieu que vous choisirez pour stocker longuement votre véhicule est capital pour la préservation de celui-ci. Dans la rue, il est évidemment exposé aux aléas de la circulation, même si celle-ci est rare. Quel que soit l'endroit, il est conseillé de ne pas serrer le frein de parking afin d'éviter de coller les garnitures. Si le véhicule est en pente, une cale n'est pas interdite, ou, à défaut, braquez, comme à San Francisco, les roues avant dans le sens du trottoir.